Le château de Bracon (Jura)

Vue générale de Salins en 1674 au moment de la deuxième conquête par Louis XIV (extrait d'une toile d'Adam Frans Van der Meulen).

Première grande forteresse protégeant le commerce des salines de Salins, le château de Bracon fut construit à partir du Xe siècle à l'emplacement d'une place forte primitive remontant à la période gallo-romaine puis mérovingienne, détruite au VIIIe siècle lors des invasions sarrazines. Au début du XIVe siècle, la comtesse Mahaut d'Artois en fit sa résidence comtoise préférée en l'aménageant et le fortifiant considérablement. En grande partie détruit à la fin du XVe siècle au cours de la bataille de Dournon, il servit toutefois encore de refuge et défense de Salins au cours des deux guerres de conquête française du XVIIe siècle. Finalement démoli et transformé en fort moderne par Vauban à partir de 1674 (lunette de Bracon), il fut abandonné à la Révolution, tomba en ruine, et ses vestiges reposent aujourd'hui sous un quartier d'habitation moderne.

Détail d'une gravure de Johann August Corvinus (1720) représentant le château de Bracon au XVIIe siècle avant sa reconstruction en fort moderne par Vauban. Vue du sud. Bourg fortifié de Salins en haut à droite de l'image.

Le château Belin (Jura)

De haut en bas : 1: Belin figuré avant sa destruction par Louis XI. 2: Etat des ruines en 1502 (extrait des tapisseries de Jean Sauvage sur Saint Anatoile). 3: Etat en 1544 (extrait d'une gravure de Sébastian Münster). En contrebas : Chapelle de l'ermitage Saint Anatoile.

Etabli dès 1237 sur une hauteur surplombant Salins, le "chastel Belim" était une forteresse de première importance pour la protection des salines et de la route du sel. Possession des premiers comtes de Chalon, le château semble avoir été démantelé ou incendié par les troupes de Louis XI d'après une tapisserie de 1502 le figurant en ruines au moment du premier siège de Dole en 1477. Il fut totalement rasé par Vauban sur ordre de Louis XIV après la conquête française de 1674 pour être remplacé par un fort moderne, lui-même reconstruit et rénové en 1828 suite à un démantèlement par les autrichiens en 1814. Il était précédé au nord-est par un châtelet, surnommé Grimbert au moyen-âge, remplacé au XIXe siècle par la redoute de Grelimbach (alitération de Grimbert).

Vue nord de Salins depuis le site du château de Poupet. Le château de Bracon était implanté sur la colline d'où se dégage de la fumée. Le château Belin (fort Belin aujourd'hui) était situé sur l'extrémité de l'éperon barré à gauche et surplombait le sud de la ville.

Le château de Dole (Jura)

Vestiges du château de Dole, extrait d'un dessin de 1610.

Construit au XIe siècle par les premiers comtes de Bourgogne, il fut considérablement agrandi aux alentours de 1160 par l'empereur Frédéric Barberousse, qui en fera une résidence importante des comtes pendant les 3 siècles suivants. En ruine suite à la prise et l'incendie de la ville par Louis XI en 1479, le château de Dole dont il ne restait qu'une partie du donjon au XVIIe siècle, fut finalement entièrement rasé lors de la deuxième guerre de conquête française par Louis XIV en 1668.

Montmirey-le-château (Jura)

Dessin des ruines du château de Montmirey-le-château en 1850.

Ce château faisait partie du baillage de Dole et semble avoir été construit au XIe siècle par les sires de Montmirey. Mais c'est au tout début du XIVe siècle qu'il fut considérablement renforcé et agrandi par Mahaut d'Artois (comtesse douairière d'Artois et de Bourgogne) qui l'acquit en 1306 d'Eudes de Fouvent et effectua des travaux d'aménagement jusqu'en 1311. Il jouit dès lors d'une belle réputation de luxe puisque la reine Jeanne de Bourgogne (fille de Mahaut) y résida plusieurs fois au cours de ses visites en Comté. Il fut entièrement démantelé par Louis XI en 1477 et ne fut jamais rétabli. Il demeure aujourd'hui quelques maigres vestiges (dont un pan de mur de l'ancien donjon) au milieu d'un parc romantique sur la colline qui domine l'ancien bourg.

Le château de Grimont à Poligny (Jura)

Dessin de Poligny et du château de Grimont au milieu du XVIe siècle (gravure de Claude Luc, extrait de la Description de la Haute Bourgogne par Gilbert Cousin)

Très ancien (sans doute Xe ou XIe siècle), le château de Grimont était une belle forteresse de hauteur qui domina le bourg de Poligny jusqu'à sa démolition sous Louis XIII à la fin de la guerre de 10 ans, en 1643. Considéré comme sûr, Il abrita longtemps les chartes, actes et archives du baillage d'aval, dont Poligny était la capitale, et même du comté de Bourgogne. Il n'en reste aujourd'hui quasiment aucun vestige, hormis quelques remparts à flanc de coteau qui  le reliaient au bourg fortifié, et quelques pans de murs noyés sous la végétation.

Pour approndir :

Le château de Nozeroy (Jura)

Détail d'un dessin du château de Nozeroy de 1595.

Le château de Nozeroy construit ex nihilo en même temps que la cité au XIIIe siècle par Jean de Chalon 1er dit l'antique fut remanié au XVe siècle pour devenir la résidence principale des comtes de Chalon-Arlay. Il ne fut finalement démantelé qu'à la fin du XVIIIe siècle par la comtesse de Lauraguais qui autorisa les habitants de Nozeroy à l'utiliser comme carrière, et fit transporter les plus belles pierres pour garnir les façades du château moderne d'Arlay alors en construction. Il demeure quelques vestiges (dont un bel escalier Renaissance) en cours de restauration.

Le château de Saint-Laurent-la-Roche (Jura)

Vue sud-ouest de Saint-Laurent-la-Roche pendant la deuxième conquête française. Détail d'une gravure de A.F. van der Meulen, réalisé vers 1668.

Construit au XIIe siècle par Etienne II comte d'Auxonne, le château de Saint-Laurent-la-Roche au pied duquel s'établit un bourg fortifié était réputé imprenable car construit sur l'extrémité sud d'un éperon barré très escarpé. Il occupait une position stratégique sur le bord du Revermont, dominant la plaine bressane d'environ 300 mètres, il contrôlait le passage par un petit col entre Bresse et Suisse, et surveillait à la fois le transit marchand du sel du nord au sud dans la plaine bressane. Démantelé en 1570 sur ordre de Philippe II d'Espagne, il fit néanmoins office de bastion de la résistance comtoise et QG du capitaine Lacuzon pendant la 2e guerre de conquête sous Louis XIV. Il fut entièrement rasé sur ordre de ce dernier en 1668, et il n'en reste aucun vestige hormis un puits creusé dans le roc.

Le château de Sainte-Anne (Doubs)

Détail d'une gravure de A.F. van der Meulen, vers 1674. Vue de l'ouest.

Le château de Saint-Anne fut construit à partir de 1235 sur l'initiative de Hugues de Rans, qui érigea le bourg de Saint-Anne en fief par une donation de l'abbé Amauri de Buillon pour protéger les terres inféodées aux abbayes cisterciennes de Buillon et Migette. En quelques décennies, les comtes de Chalon en devinrent propriétaires suite à des prêts que les de Rans ne purent jamais rembourser. Ainsi, à partir de 1277, le château réputé inexpugnable car bâti sur un éperon barré très escarpé aux flancs infranchissables et séparé du reste de la montagne par un profond fossé, demeura aux mains des Chalon jusqu'à sa prise et destruction totale par Louis XIV en 1674.

Le château de Châtillon-sous-Maîche (Doubs)

Vue du flanc sud. Dessin de 1668, collection du Ministère de la Défense, bibliothèque du Génie, Atlas ms 103 n°11.

Important verrou frontalier entre Alsace, Suisse et "franche-montagne" (nord-est du comté de Bourgogne), cet important château fut construit sur un éperon barré aux parois vertigineuses à partir du XIIe siècle. Il résista à de nombreux assauts : par les routiers au cours de la guerre de cent ans, puis tentatives de conquête française sous Louis XI, Henri IV, Louis XIII, et enfin Louis XIV. Il fut néanmoins livré une première fois en 1480 à Louis XI qui le fit en grande partie démanteler. Il fut reconstruit et considérablement renforcé aux XVIe et début XVIIe siècles. Il soutint dès lors plusieurs longs sièges au cours du XVIIe siècle sans tomber et ne fut finalement détruit que par Louis XIV en 1675, après la soumission complète de la Franche Comté en 1674.  Il ne reste du château que quelques éléments de l'imposant front d'entrée à l'extrémité ouest de l'éperon.

Pour aller plus loin :

La chartreuse de Vaucluse (Jura)

Dessin du XVIIIe siècle.

La chartreuse de Vaucluse, une des toutes premières fondations de l'ordre de Saint Bruno, fut construite en 1139 au fond des gorges de l'Ain, sur la commune d'Onoz (Jura). Après les ravages des guerres de conquête, elle fut partiellement reconstruite et modernisée au cours des XVII et XVIIIe siècles, et n'a disparu que du monde terrestre, car ses importants vestiges reposent aujourd'hui par 70 mètres de fond depuis la mise en eau du barrage de Vouglans en 1968. Elle sommeille désormais à l'abri des hommes et de l'érosion...

Le château de Faucogney (Haute-Saône)

Le château de Faucogney-et-la-Mer était situé sur un promontoire très escarpé qui dominait à l'est le bourg fortifié. Aux portes de la Lorraine et en bordure des premiers contreforts des Vosges comtoises, il semble avoir été construit au XIe siècle avec l'apparition des premiers seigneurs du fief de Faucogney qui contrôlaient les principaux accès à la Lorraine, alors possession du Saint-Empire. Ils rayonnèrent sur la région jusqu'à Vesoul. Cette lignée s'éteignit après avoir vendu la baronnie et ses dépendances en 1373 à Philippe le Hardi, duc et comte de Bourgogne, qui le fortifia (construction de la tour ronde). Faucogney s'illustra au cours de la dernière guerre de conquête par Louis XIV et fut le dernier fief comtois à tomber, après une résistance héroïque à l'envahisseur jusqu'en juillet 1674. Il fut intégralement rasé par Vauban après un siège et une canonnade de deux jours.

Commentaires

10.07 | 18:39

Merci pour votre témoignage !

10.07 | 16:42

C'est vraiment merveilleux de pouvoir revoir Arlay et sa forteresse, j'ai vécu d...

24.05 | 08:49

Bonjour, Non désolé je n'ai aucun relevé des vestiges de ce château.

15.05 | 14:07

Bonjour, auriez-vous un croquis concernant le château de St Maurice/Crillat...