Détails de la représentation par Moyne du plan en élévation du chevet de l'abbatiale (vu de l'est) et de la perspective cavalière extraite du plan géométral (vue du sud-ouest)
Disposition des roses sur le chevet : Si l'on se réfère à deux exemples d'abbatiales cisterciennes présentant un chevet muni de baies en triplet surmontées de trois roses disposées en triangle, il est possible de considérer que la façade extérieure du chevet présentait ces éléments groupés. Il s'agit de Sylvanès (Aveyron) et Nydala (Suède), toutes deux de la première moitié du XIIe siècle.
Configuration des croisillons du transept : La grande majorité des églises présentait des ailes de transept à pignon avec toit à deux pans. Sur le plan de Moyne, on peut comprendre l'amorce d'un toit à deux pans coupé par un plan incliné vers les extérieurs du croisillon. Ce type de structure semble relativement atypique et résultant d'une possible reconstruction du toit après incendie, postérieure au XIIe siècle.
Remplage des Roses : Sur le plan de Moyne, le dessin schématisé du remplage des roses du portail et du chevet se présente de manière originale sous forme de 6 branches incurvées, ou d'un entrelac de deux triskels décalés d'un angle de 60°. A notre connaissance il n'existe pas d'exemple analogue parmi les abbatiales cisterciennes parvenues jusqu'à nous. Seul le bâtiment des moines de l'abbaye du Val (Val d'Oise) présente des roses avec remplage en triskel. Nous nous en sommes inspirés pour la reconstitution ci-dessous.
Dans les images de restitution présentées plus bas, nous proposons donc les variantes suivantes :
Les transformations intervenues au cours des siècles entre l'origine de l'abbaye au XIIe siècle et son état au début du XVIIIe siècle (incendies, reconstructions, aménagements en vue du confort, modernisations, etc...) ainsi qu'un certain nombre d'imprécisions sur l'aspect des bâtiments tels que représentés par Moyne permettent une latitude assez grande quant à l'interprétation et la tentative de restitution.
Géométrie du clocher : Une analyse des représentations de Moyne peut conduire à considérer que le clocher se présentait sous la forme d'une maçonnerie de base rectangulaire (les côtés est et ouest étant plus longs que les faces nord et sud à l'aplomb du croisillon), surmontée d'un toit pyramidal à base octogonale (du moins dans son aspect au début du XVIIIe siècle, suite aux reconstructions postérieures à l'incendie du XIVe siècle). La base maçonnée étant rectangulaire, il est possible que seuls les côtés ouest et est du toit aient été tronqués pour venir s'épauler sur le prolongement des murs, formant ainsi deux petits pignons triangulaires tels que les plans de Moyne semblent le suggérer. Dans ce cas le sommet des murs du clocher peut être considéré sans baies et beaucoup plus bas que dans l'interprétation précédente (ajouré sur les quatre faces et surmonté d'une pyramide rectangulaire à l'instar de l'église de Bonmont). Dans cette hypothèse, la forme du clocher se rapproche des exemples de tours ouest allemands tels que Paderborn, Saint Patrocle à Soest, et même de l'architecture ottonienne du type Westwerk, ce qui est plausible compte tenu de l'appartenance du Comté de Bourgogne au Saint Empire jusqu'au XVIIe siècle et de son influence dans tout le nord-est de la France.
Chevet de l'abbatiale de Sylvanès
Chevet de l'abbatiale de Nydala
Aile des moines de l'abbaye du Val au début du XXe siècle : Roses avec remplage en triskel (aujourd'hui disparu)
Variante de restitution du clocher, du chevet et du transept de l'abbatiale de Balerne
Carré claustral vu du sud-est
Variante d'interprétation et de restitution - Vue du sud-ouest
Commentaires
10.07 | 18:39
Merci pour votre témoignage !
10.07 | 16:42
C'est vraiment merveilleux de pouvoir revoir Arlay et sa forteresse, j'ai vécu d...
24.05 | 08:49
Bonjour, Non désolé je n'ai aucun relevé des vestiges de ce château.
15.05 | 14:07
Bonjour, auriez-vous un croquis concernant le château de St Maurice/Crillat...